Le Labyrinthe vers la liberté

Louisiane, 1960. Sophie, treize ans, se voit obligée de passer l’été à Oak Cottage, dans ce monde figé où la ségrégation apparaît légitime : sa grand-mère se montre même nostalgique du temps où les Fairchild détenaient une plantation et deux cents esclaves.

Au cours de ses jeux dans la propriété, dans les dédales d’un labyrinthe, Sophie rencontre une créature fantastique et lui soumet son vœu : vivre une aventure dans un autre temps, un autre lieu. Elle se retrouve alors au même endroit, cent ans plus tôt, dans la plantation de canne à sucre, quelques mois avant la guerre de Sécession.

L’aventure devient réelle, et, prise pour une esclave, elle découvre un quotidien fait de labeur, de soumission et de maltraitance des Noirs. Et si elle ne pouvait plus jamais repartir de ce passé ?…

  • Traduit de l'anglais (Etats-unis) par : Michèle Nikly
  • Illustration de couverture : Paul Cox
  • # # #
  • À partir de 11 ans
  • broché ● 14,5 x 20 cm ● 288 pages
  • EAN : 9782330030544 ● 14,50 € ● 2014
● Chez mon libraire*
« Oakwood n’était pas trop différente de toutes les villes qu’elles avaient traversées – endormie, humide, presque déserte. Parmi les maisons recouvertes de planches décolorées par les intempéries, Sophie remarqua deux églises, un petit restaurant, La Cuisine de Cléo, un bâtiment de brique sur lequel était inscrit « Fonderie Trahan, 1898 », et une maison victorienne, rose et blanche, sur le fronton de laquelle on pouvait lire : Musée du Comté d’Ibérie. Elles traversèrent encore des champs de canne à sucre.
– Tout cela faisait partie des terres des Fairchild, dit Maman.
Maintenant tout appartient à une grosse compagnie, bien sûr. Il ne reste plus à Grand-Maman qu’à peine vingt acres, tout en broussailles et en mauvaises herbes.
Sophie baissa sa vitre et respira le bon air chargé d’humidité ; elle regarda défiler la canne à sucre, vert pâle et gracieuse. Bientôt elle allait rencontrer Grand-Maman et Tante Enid, elle allait faire la révérence comme une parfaite petite jeune fille et elle se tairait jusqu’à ce qu’on lui adresse la parole. Une perspective qui n’avait rien de réjouissant. (...) Maman tourna pour prendre l’étroit chemin de terre qui le traversait (...). Sophie haleta, la chaleur oppressante pesait lourdement sur sa poitrine. De grandes mèches de mousse espagnole pendaient de partout, comme des toiles d’araignées dans un château hanté.
– Voilà les anciens quartiers des esclaves, s’exclama soudain Maman. »