THE MARQUESS’ SAGA/La Saga des Marquises

A feminine and feminist saga filled with historical figures, from Paris’s Montmartre in the 1870s to New York and New Orleans, beginning with the invention of the saxophone and ending with Cabaret shows!

Lille, the North of France, 1862. Eleanor is ten years old and has a remarkable musical ear. But when her father discovers that his daughter has been playing music in secret, he is furious… This is not suitable for a young girl! To make his daughter forget about her ambitions to become a musician, he sends her to Paris, a huge, scary city, where her aunt and uncle run a launderette. But the brave young girl soon manages to find a job Mr. Adolphe Sax’ instrument manufacturing workshop, the brilliant inventor of the saxophone. And so begins a life full of friendship and impossible love, between Montmartre and Pigalle, where painters, artists and other Parisians meet during the French Commune, the 1871 Revolution, with its barricades, women fighting alongside men, and the first Universal exhibitions. Eleanor grows into an outstanding musician, and meets an Afro-American trumpet player who sweeps her off her feet. Her quest for love takes her across the Atlantic, all the way to New Orleans and New York City…

Rhythm, History… and Love!Lire

Erudite and enthralling.La Revue des livres pour enfants

Elle arriva par un soir rare de pleine lune et d’orage.
Dans la salle des fêtes de Lille, on célébrait sainte Cécile, patronne des musiciens. Les Crickmouils, fanfare amateur, savouraient les tripes à la mode du Nord. Tous buvaient et chantaient à pleins poumons. Ils trinquaient à l’amour, aux femmes, à l’amitié. Les jupes des serveuses frôlaient de près les mains des musiciens, les regards s’entremêlaient, les sourires se répondaient. Ce 22 novembre 1852, Arsène Leblanc, plombier gazier de son état, premier piston de l’orphéon, se vit décerner la grand-croix de l’Ordre de la Gueule.
Émile, le chef de la fanfare, se leva.
« Arsène, je te décore de l’ordre du plus solide coup de fourchette !
— Et des plus forts coups de gueule ! » insista son voisin.
Arsène se fit un peu prier pour prendre la parole. Il remonta ses bretelles, puis, lentement, se leva en écartant sa chaise, enfonça sa casquette sur ses oreilles et se racla la gorge. Il s’apprêtait à livrer un discours de remerciements qu’il avait appris par coeur, quand la porte du fond de la salle s’ouvrit avec fracas. Une femme trempée jusqu’aux os fit irruption.
« Arsène Leblanc ! Tu es papa ! »
La salle reprit la nouvelle : « Arsène… Papa ! » Les mêmes mots se promenèrent de table en table.
« Trinquons, fêtons le nouveau-né ! »
Arsène n’avait perçu qu’une partie de l’annonce ; il était père et heureux, prêt à célébrer dignement l’événement. Mais il finit par comprendre que...